Douleurs post-opératoires : à quoi dois-je m’attendre ?
Vous avez prévu une opération chirurgicale et vous vous interrogez sur les douleurs post-opératoires : vais-je avoir mal après mon opération ? Comment ma douleur sera-t-elle évaluée ? Comment sera-t-elle prise en charge ? Retrouvez dans cet article nos réponses à vos questions.
JE PRENDS REGULIEREMENT DES ANTALGIQUES CAR JE SUIS DEJA DOULOUREUX AVANT L'OPERATION. L'ANALGÉSIE POST-OPERATOIRE SERA-T-ELLE QUAND MÊME EFFICACE ?
Prévenir et soulager la douleur, avant, pendant et après votre chirurgie est l’une de nos principales priorités. Nous disposons d’une panoplie complète de procédures et de techniques pour évaluer et calmer vos douleurs.
Dès la consultation d’anesthésie, nous adapterons ensemble un protocole de lutte contre la douleur, qu’elle soit présente avant l’intervention ou induite par l’opération. Si besoin, le Groupe Hospitalier Privé Ambroise Paré – Hartmann bénéficie d’une équipe d’infirmières spécialisées dans la douleur qui suivent, en lien avec les médecins, les patients les plus sensibles.
Cette stratégie s’inscrit au sein de l’action du Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD) du Groupe. Cette équipe pluridisciplinaire vise à améliorer la prise en charge de la douleur en réévaluant et mettant à jour régulièrement nos pratiques.
EST-CE NORMAL D'AVOIR MAL APRÈS L'OPÉRATION ?
Il n’est pas normal d’avoir mal après votre intervention. Notre priorité sera de vous assurer un réveil avec le moins de douleur possible et de calmer rapidement les douleurs post-opératoires. L’équipe infirmière de la salle de réveil évaluera régulièrement votre douleur à l’aide de techniques que nous détaillerons ci-dessous. N’hésitez pas à nous signaler toute douleur et à nous faire part de vos ressentis afin d’adapter les solutions. Soyez rassuré(e), nous disposons de nombreux moyens pour vous soulager. Tout sera mis en œuvre pour obtenir l’analgésique le plus efficace possible et vous permettre un réveil confortable.
COMMENT SAURA-T-ON SI J'AI MAL ?
Chacun éprouve la douleur de façon personnelle. Nous sommes donc particulièrement attentifs à votre ressenti et restons à vos côtés aussi bien pour l’anticiper, la surveiller et la traiter. Au réveil d’une anesthésie, il peut vous être difficile de mettre des mots sur vos sensations. Il existe plusieurs plusieurs façons de quantifier votre douleur. Nous mettrons en place le moyen le plus adapté pour l’évaluer et la soulager :
- L’échelle numérique, la plus simple d’utilisation, surtout si vous ressentez une fatigue inhérente au réveil de l’anesthésie générale. Nous vous demanderons de chiffrer l’intensité de la douleur sur une échelle de 0 à 10 (0 étant l’absence totale de douleur et 10 la douleur maximale).
- L’échelle verbale simple est utilisée si vous êtes en pleine possession de vos moyens. Nous vous demanderons simplement d’évaluer l’intensité de votre douleur (d’intense à extrêmement intense).
- Si cela est nécessaire, nous pourrons utiliser des échelles spécialement adaptées aux personnes ne pouvant pas s’exprimer comme les enfants (échelles FLACC et EVENDOL).
- Certaines personnes handicapées pourront bénéficier de l’échelle EDAAP et certaines personnes âgées des échelles DOLOPLUS, ALGOPLUS et ECPA.
COMMENT MA DOULEUR SERA-T-ELLE PRISE EN CHARGE ?
L’administration de médicaments antalgiques constitue le principal moyen de lutte contre la douleur. Ils vous seront administrés dès le début de l’intervention afin d’être le plus efficace possible à votre réveil. Vous les recevrez ensuite à intervalles réguliers en perfusion. Dès que vous pourrez vous alimenter, ils vous seront proposés en comprimés ou en gélules.
Pour certaines chirurgies douloureuses, nous pouvons vous prescrire une pompe délivrant de la morphine à petites doses. Ce dispositif est appelé « PCA » (Patient Controlled Analgesia ou analgésie auto-contrôlée par le patient) et vous permet de contrôler vous-même l’administration au moyen d’une télécommande. Le système est programmé et sécurisé pour éviter les surdosages. Enfin, sachez qu’il n’y a pas de risque de dépendance à la morphine lorsqu’elle est utilisée pour soulager les douleurs aiguës post-opératoires.
Lorsque c’est nécessaire, nous pouvons utiliser des techniques d’anesthésie loco-régionale pour endormir la zone du site opératoire et la soulager. Celle-ci est généralement réalisée avant le début de la chirurgie et vous fera bénéficier d’un puissant effet analgésique tout le long de votre intervention et dans les suites opératoires.
J’AI UNE INTOLÉRANCE A LA MORPHINE : COMMENT SOULAGERA-T-ON LA DOULEUR APRÈS L’OPÉRATION ?
La morphine est un antalgique puissant fréquemment utilisé après une chirurgie. Néanmoins, son usage peut entraîner des effets indésirables : nausées, vomissements, sensation de malaise. Rassurez-vous, ces désagréments peuvent être traités efficacement. Par ailleurs, sachez qu’il n’y a pas de risque de dépendance à la morphine lorsqu’elle est utilisée pour soulager les douleurs aiguës post-opératoires.
Enfin, si les effets indésirables de la morphine persistent, plusieurs autres classes médicamenteuses peuvent vous être proposées en substitution. En outre, la réalisation d’une anesthésie loco-régionale visant à endormir la zone de l’opération après votre intervention peut vous aider à diminuer l’usage d’antalgique.