Vous accompagnez votre proche hospitalisé : comment tenir un rôle d’aidant(e) ?
Votre proche va bénéficier d’une opération chirurgicale et vous l’accompagnez pour ses consultations, son hospitalisation et son retour à domicile ?
Le changement d’environnement et le parcours de soins peuvent entraîner des inquiétudes. Votre rôle d’accompagnateur est ainsi important, puisqu’il apporte une présence rassurante et permet de moins appréhender le séjour. Il s’agit d’un moment particulier durant lequel votre proche aura peut-être besoin de votre aide. Nous proposons quelques réponses aux questions qui nous sont fréquemment posées et quelques conseils à suivre pour faciliter la prise en charge.
SUIS-JE CONCERNÉ(E) PAR LE SECRET MÉDICAL EN ACCOMPAGNANT MON PROCHE HOSPITALISÉ ?
Le secret médical est imposé à toute notre équipe de professionnels de santé exerçant ou intervenant au Groupe Hospitalier Privé Ambroise Paré – Hartmann. En tant qu’accompagnant(e), vous devrez vous aussi respecter ce secret médical concernant votre proche. Ce dernier vous partagera son état de santé, vous aura à ses côtés pour les consultations et l’hospitalisation : autant d’informations sensibles que vous devrez manier avec discrétion. Notre conseil ? Pour informer l’entourage de votre proche (sur sa santé, sur le processus d’hospitalisation…), il est préférable de convenir avec elle/lui, à l’avance, des personnes autorisées à être informées. Également, pour des raisons de confidentialité et de sécurité, il ne sera pas autorisé de prendre des nouvelles par téléphone.
QU’EST-CE QU’UNE PERSONNE DE CONFIANCE ? QUEL EST SON ROLE ?
Votre proche se fait opérer. Si elle/il est majeur(e), elle/il peut vous désigner comme personne de confiance. Il vous reviendra alors de :
Soutenir votre proche dans son cheminement personnel et l’aider dans ses décisions concernant sa santé.
Assister aux consultations ou aux entretiens médicaux : vous assistez votre proche mais vous ne la remplacez pas.
Prendre connaissance d’éléments du dossier médical de votre proche en sa présence : vous n’aurez pas accès à l’information en dehors de sa présence et vous ne devrez pas divulguer des informations sans son accord.
Il est recommandé qu’elle vous remettre ses directives anticipées si elle les a rédigées : ce sont ses volontés, exprimées par écrit, sur les traitements qu’elle souhaite ou non, si un jour elle ne peut plus s’exprimer. Vous avez un devoir de confidentialité concernant les informations médicales que vous avez reçues, et ses directives anticipées : vous n’avez pas le droit de les révéler à d’autres personnes.
Si votre proche se trouve hors d’état d’exprimer sa volonté, vous serez consulté(e) en priorité : vous pourrez recevoir l’information médicale à sa place et serez son/sa porte-parole
Vous n’aurez pas la responsabilité de prendre des décisions concernant ses traitements, mais témoignerez de ses souhaits, volontés et convictions. Cette responsabilité appartient au médecin et la décision sera prise après avis d’un autre médecin et concertation avec l’équipe soignante
Votre proche souhaite vous inscrire en personne de confiance ? Sachez que cette désignation se fait par écrit : soit via un formulaire communiqué au moment de l’hospitalisation, soit sur un papier libre, contenant les coordonnées et la signature de la personne de confiance.
MON PROCHE A-T-IL L’OBLIGATION DE NOMMER UNE PERSONNE DE CONFIANCE LORS DE SON HOSPITALISATION ?
Désigner une personne de confiance n’est pas obligatoire. Néanmoins, il sera précisé à votre proche la possibilité de nommer une personne de confiance lors de son suivi par son médecin traitant et lors de son hospitalisation. Cette désignation est valable pour la durée de l’hospitalisation, sauf mention contraire du patient.
JE SUIS PERSONNE DE CONFIANCE : AI-JE L’OBLIGATION D’ASSISTER MON PROCHE DURANT TOUTE LA PRISE EN CHARGE ?
En tant que personne de confiance, votre seule obligation sera de respecter les souhaits et besoins de votre proche. Pour cela, il est important en amont, d’ouvrir le dialogue sur ce qu’il attend de vous et quel(s) moment(s) requiert(èrent) votre présence. Si votre proche le demande, vous pourrez être amené à l’épauler dans ses démarches et participer aux entretiens médicaux afin de l’aider dans ses décisions. S’il doit consulter son dossier médical, il peut vous demander de l’accompagner.
A savoir : en tant que personne de confiance, vous ne pourrez accéder directement au dossier médical de votre proche. Une hospitalisation peut être impressionnante : votre proche peut alors perdre ses moyens et omettre de poser des questions, de se renseigner sur des aspects importants pour lui. Vous pourrez alors poser des questions que votre proche aurait souhaité poser et recevoir du médecin des explications.
IL Y A-T-IL DES CAS PARTICULIERS POUR LES PERSONNES EN TUTELLE / CURATELLE ?
Si votre proche est sous protection juridique (tutelle/curatelle) et qu’il ne peut pas prendre de décisions seul, il est nécessaire de l’accompagner durant toute sa prise en charge à la clinique. Par ailleurs, il appartient au juge des contentieux de la protection de prévoir l’assistance du tuteur/curateur pour prendre/conseiller des décisions concernant l’opération chirurgicale. Le juge désigne également un membre de la famille, le subrogé tuteur/curateur, chargé de contrôler l’action du tuteur/curateur.
Voici, pour information, les droits et devoirs pour un tuteur / curateur :
- Le tuteur peut accéder à l’ensemble des informations concernant la santé du proche sous tutelle. En fonction de l’état de santé de la personne sous tutelle, cette dernière a le droit d’être informée sur sa situation médicale. Elle peut aussi, si son discernement est suffisant, prendre seule les décisions médicales la concernant. Le cas échéant, c’est au juge des contentieux de la protection ou au tuteur d’intervenir.
- Le curateur ne dispose pas du droit d’intervention, il peut uniquement conseiller la personne protégée. Cette dernière reçoit en effet ses informations médicales et prend ses propres décisions (le curateur n’a en aucun cas le droit d’accéder à son dossier médical). Au cas où l’état de la personne ne lui permet pas la prise de décision, le juge des contentieux de la protection met en place l’assistance d’un curateur. A noter que sans l’autorisation du juge, le curateur a l’interdiction de décider d’une opération chirurgicale ou de tout acte portant atteinte à l’intégrité corporelle de la personne protégée.
JE NE SUIS PAS LE TUTEUR/CURATEUR DE MON PROCHE : AI-JE TOUT DE MÊME LE DROIT DE L’ACCOMPAGNER ?
Même si vous n’êtes pas le tuteur ou le curateur de votre proche, vous avez l’autorisation de l’épauler et de l’assister dans ses démarches de santé. Il vous sera demandé d’être majeur(e) pour bénéficier de ce droit.
Néanmoins, si votre proche n’est pas en mesure de prendre des décisions seul, il faut s’en référer au juge des contentieux de la protection. Celui-ci peut décider que votre proche bénéficie de l’assistance du tuteur / curateur pour l’ensemble des actes relatifs à sa personne ou à certains actes.
MON ENFANT VA SE FAIRE OPÉRER : QUI DOIT ÊTRE PRÉSENT ET QUAND ?
Si votre enfant est âgé de moins de 18 ans, sa présence ainsi que celle de l’un des parents (ou tuteur légal) est obligatoire lors de la consultation d’anesthésie. Le médecin pourra ainsi l’examiner et déterminer quel protocole d’anesthésie correspond le mieux à son profil. Ce sont également vous, ses parents (ou tuteurs légaux) qui autoriseront l’intervention chirurgicale et l’anesthésie.
Sachez que votre enfant et vous-même (ses parents et/ou tuteurs légaux) seront les seules personnes informées par le chirurgien et l’anesthésiste sur le déroulé et les suites de l’opération. Nous demandons également que votre enfant soit accompagné de l’un de ses parents ou tuteurs légaux à sa sortie de la clinique.
MON PROCHE A DES DIFFICULTÉS DE COMPRÉHENSION / D’EXPRESSION : PUIS-JE L’ACCOMPAGNER ?
Lors de la consultation et durant toute sa prise en charge à la clinique, beaucoup d’informations sont transmises à votre proche. Nous devons nous assurer qu’elles ont été bien comprises et retenues. Dans certaines situations nous pouvons rencontrer des difficultés de compréhension ou d’expression. C’est le cas des personnes ne parlant pas le français, des personnes âgées dépendantes ou des personnes avec un handicap mental. Il est alors souhaitable d’avoir l’aide d’un accompagnant pour faciliter la communication avec votre proche.
COMMENT PUIS-JE PRENDRE DES NOUVELLES DE MON PROCHE VENANT D’ÊTRE OPÉRÉ ? QUAND PUIS-JE LUI RENDRE VISITE ?
Juste après son opération, votre proche ne sera pas dans les meilleures dispositions pour vous donner des nouvelles. Il lui sera demandé d’attendre son retour en chambre pour vous contacter. Dans certains cas particuliers, comme en pédiatrie ou en cas d’adulte dépendant, le médecin contactera directement l’accompagnant pour le tenir au courant du déroulé et des suites de l’opération.
Les visites et les appels sont autorisés à partir du retour en chambre, une fois convenablement installé(e) et le tour infirmier réalisé. Des médecins passeront rendre visite quotidiennement à votre proche. A cette occasion et avec son accord, vous pourrez être informé(e) sur l’opération et les suites.